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Que font les réseaux sociaux aux réseaux sociaux ?

«Les médias sociaux concernent la sociologie et la psychologie plus que la technologie» - Brian Solis

« Au début des années 1990, lorsque l’usage d’Internet a commencé à se diffuser assez largement dans les milieux scientifiques, cela a suscité des questions dans la communauté des chercheurs en sciences sociales qui étudiaient les « réseaux sociaux », c’est-à-dire des ensembles de relations sociales entre des personnes, des organisations ou d’autres formes collectives. Constituée dans les années 1970 après une longue période de maturation des idées et des notions, cette communauté était confrontée pour la première fois depuis sa formation à une évolution importante des formes de communication. En effet, même si l’on peut retracer la ligne de recherche représentée par les analystes de réseaux au moins jusqu’au XIXe siècle, il n’existait pas d’étude systématique des relations interpersonnelles et des réseaux qu’elles constituent au moment de l’apparition du téléphone . Parmi les questions qui se posaient lors des débuts de généralisation de l’usage d’Internet figurait naturellement celle de l’évolution possible des structures relationnelles (connectivité, taille, densité et composition des réseaux personnels, etc.) sous l’effet de la diversification et de la sophistication des moyens de communication. Cette question très difficile, dont nous verrons qu’elle n’a toujours pas trouvé de réponse globale satisfaisante, malgré l’existence de nombreux travaux intéressants, est revenue de façon plus aiguë dans les années 2000 à la faveur de l’émergence des dispositifs de sociabilité comme Facebook, dispositifs qu’il est devenu d’usage courant de nommer des « réseaux sociaux ».

 Ces dispositifs offrent la possibilité de gérer de façon plus réflexive des relations sociales diverses, généralement regroupées sous le vocable « amis ». Il n’est donc pas exclu qu’ils favorisent des évolutions des structures relationnelles ou au moins des formes d’engagement dans les relations interpersonnelles.


L’intérêt des analyses de réseaux sociaux est qu’elles se prêtent bien à des comparaisons dans le temps et l’espace, dans la mesure où les centaines d’études accumulées depuis les années 1950 montrent que les structures relationnelles sont relativement stables.


[...]


Le principal changement apporté par l’existence des moyens électroniques de communication semble bien concerner la temporalité des échanges. En simplifiant, on pourrait dire que le numérique ne dilate pas tant l’espace qu’il accélère le temps. La facilité de communication procurée par ces moyens rend tous les liens potentiellement accessibles en permanence, instaurant une continuité virtuelle des échanges là où auparavant les interactions étaient séparées par des intervalles durant lesquels les personnes étaient peu joignables . L’accélération des interactions et leur équipement permettent également de gérer en même temps plusieurs types d’échanges, ce que documentent bien les travaux récents sur la dispersion au travail .


[...]


Qu’ils soient numériquement équipés ou non, les réseaux contribuent à renforcer les inégalités sociales et tendent à favoriser l’entre soi et la ségrégation sociale. »


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